Consentement et autoconsentement : la nouvelle grammaire du désir
- ebeaugrandmasson
- 10 sept.
- 3 min de lecture

Pourquoi le consentement est fondamental dans le couple ?
Lorsque Julie prononça calmement « stop », Marc interrompit immédiatement son geste, puis lui demanda avec délicatesse : « Que préférerais‑tu à la place ? » Cet échange, simple en apparence, incarne l’essence du consentement : un dialogue respectueux, une sécurité partagée et l’invitation à une exploration commune. Si les écrits sur le consentement sont nombreux, plus rares sont ceux qui s’attardent sur ses subtilités et sur la notion d’« auto-consentement ». Et si, au‑delà de la vision binaire du « oui/non », nous réinventions la manière d’accueillir et d’exprimer nos désirs ?
Sécurité physique et émotionnelle
Le consentement explicite instaure un cadre protecteur où chaque partenaire sait que ses limites seront scrupuleusement respectées. Cette assurance diminue l’anxiété, dissipe la crainte du jugement et fait tomber les mécanismes de défense. Cette bulle protectrice renforce le bien‑être mental et émotionnel de chaque partenaire.
Lâcher‑prise et confiance
Savoir que l’on peut énoncer un « stop » ou un « encore » en toute liberté incite à l’abandon des retenues. Ainsi, Mélanie osa explorer de nouvelles caresses après avoir convenu avec Vincent d’un mot‑code dépourvu de toute connotation érotique : « pomme » signifiant « pause ».
Vincent, lui, a également pu expérimenter d’autres pratiques, sachant Mélanie libre de dire stop.
Cette précaution, loin de brider l’intimité, renforça leur complicité et leur permit un lâcher‑prise authentique.
Connexion aux sensations
Le consentement invite à une écoute fine de son corps. Chaque picotement, chaque tension devient alors un message dont on peut profiter pleinement. Cette attention soutenue transforme l’acte en une expérience de pleine conscience, où chaque contact se savoure intensément et chaque émotion se vit avec acuité.
Intensification de la vie sexuelle
Dans le cocon de la sécurité et de la confiance mutuelle, les partenaires s’autorisent à expérimenter des pratiques inédites. Des recherches récentes soulignent qu’un consentement verbal explicite régulier se traduit par une plus grande satisfaction sexuelle et relationnelle (+30% par rapport à la moyenne nationale), les couples se sentant davantage libres d’explorer et d’innover, enrichissant ainsi leur complicité.
Une possibilité : dynamique dans le « oui » et le « non »
« Non, je ne souhaite pas cela, mais tu peux faire ceci »
Cette formulation permet de refuser un acte spécifique tout en ouvrant la porte à une alternative. Par exemple : « Je ne souhaite pas de pénétration, mais tu peux me masser les fesses ». Elle évite l’impasse qu’engendre parfois un « non » absolu et oriente l’autre vers ce qui procure du plaisir.
« Oui, j’accepte, et tu peux également faire ceci »
Ici, le « oui » se mue en une invitation active à l’initiative de l’autre : « Oui pour les caresses, et n’hésite pas à guider mes mains vers toi ». Ce consentement enrichi instaure une dynamique où chacun devient acteur et co‑créateur du plaisir partagé.
Apports de ces nuances
Ces subtilités affinent la communication et réduisent les malentendus. Elles offrent un véritable vocabulaire du désir, permettant d’exprimer non seulement ce que l’on refuse, mais aussi ce que l’on souhaite ardemment. Le consentement devient alors une chorégraphie à deux, où chaque geste, chaque mot, est consenti et valorisé.
L’autoconsentement : la relation à soi‑même
À qui ou à quoi dit‑on « oui » ?
L’auto-consentement consiste d’abord à dire « oui » à son propre corps, à ses émotions, à ses désirs profonds. Ce « oui » interne est la condition préalable au « oui » que l’on offre à l’autre.
Désir authentique versus normes, croyances et peurs
Trop souvent, le « oui » s’inscrit sous l’emprise de standards sociaux ou de la crainte du rejet. Pour reconnaître le désir véritable, interrogez‑vous : « Est‑ce que j’en ai réellement envie ? Ou est‑ce que je réponds à une attente extérieure ? »




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